• Enteteautrespages

LA RENCONTRE DE L'AUTRE EN PROFONDEUR ET LA RELATION A DIEU

legautqnavril21Respecter l'autre, porter intérêt à l'autre : ces deux premiers niveaux de la relation à l'autre en profondeur sont déjà fort exigeants. Il nous faut découvrir, chacun à notre manière  - et c'est en ça qu'ils dépassent de beaucoup l'obéissance à la loi - des exigences qui nous sont propres et dont le caractère impératif ne peut pas être entièrement justifié par les raisons que nous nous en donnons. Ce caractère impératif vient de ce que nous sommes plus que les raisons que nous pouvons nous donner. Par certains côtés, il va varier avec l'état spirituel où nous nous trouvons, avec je ne sais quoi qui agit en nous, qui est un peu la conséquence de tout ce que nous avons été, où notre fidélité va beaucoup plus loin qu'une simple régularité.

Là s'introduit déjà une activité qui n'est pas que de nous. Pour respecter l'autre, pour lui porter intérêt au niveau où il est mystère, il nous faut une activité créatrice qui n'est pas la simple conséquence des techniques que nous pouvons apprendre. Elle n'est donc pas entièrement à notre disposition comme les moyens que nous avons appris. C'est là qu'existe une première communion entre ce que nous sommes et cette activité intime qui n'est pas que de nous, qui est celle de Dieu en nous - pour employer le mot - et qui nous permet, au moins à certaines heures, si nous y correspondons, d'être un peu au-dessus de ce que nous sommes en temps normal.

Nous découvrons entre Dieu et nous une relation tout à fait semblable à celle que nous avons avec quelqu'un que nous aimons. Lorsque nous sommes avec quelqu'un que nous aimons, nous sommes plus intelligents de ce que nous avons à être que lorsque nous sommes seuls. Il nous révèle à nous-mêmes. C'est ce que fait Dieu en nous et cette prise de conscience donne tout de suite  à l'action de Dieu une présence d'amour et de communion semblable, à certains niveaux près, à celle que nous pouvons avoir avec quelqu'un que nous aimons.

Donc, deux premiers niveaux que nous devons à qui nous rencontrons, occasionnels ou passagers, ou alors dans l'ordre de la mission : donner sa vie pour aider les autres à vivre. Mais ce n'est pas le cas pour tous et, en principe, nous restons sur un plan général.

Marcel LEGAUT Retraite à St-Hughes de Biviers, nov. 1980  (suite 2)