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Le centenaire du groupe Légaut en 2025.

En 1925, à la rentrée, Marcel Légaut, à Normale sup. va méditer les évangiles avec des normaliens de Saint Cloud, ouvrant ainsi l’univers du premier degré de l’enseignement à sa réflexion, celle d’un laïc. Le groupe Légaut, sans grande ossature, naît et après des péripéties variées, de Paris à Chadefaud dans le Massif Central, puis Les Granges de Lesches et Mirmande dans la Drôme, perpétue ses rencontres jusqu’à ce jour. 

Il y aura plusieurs manifestations en 2025. Certes le conseil d’administration des 14-16 février 2023 a validé trois évènements :

  • La mise en numérisation de l’oeuvre complète de Marcel Légaut, avec sa mise à disposition par le site de l’ACML. Paul Roux a piloté l’ensemble avec l’aide de nombre de membres de l’ACML, Serge Couderc, Jean-Jacques Chevalier, Jocelyn Goulet, Chantal Decoorebyter, François-Xavier Légaut, Dominique Roux, Rémy Légaut, Dominique Lerch, ...

  • Une date : 10 septembre 2025 est à retenir à Valence aux Archives départementales (à côté de la Préfecture). Vous trouverez ci-joint l’appel à contributions qui concerne la vie des groupes, le rayonnement de Marcel Légaut, son apport, ses racines. N’hésitez pas à proposer des éléments, nous pourrions avoir une partie d’échanges sur la vie des groupes en suite des communications. Mais nous aurons aussi besoin de quelques coups de main pour l’accueil des communicants, l’hôtellerie, les repas, surtout si la journée d’études devient un colloque international où l’Espagne et le Québec sont d’ores et déjà partants et où nous ne désespérons pas d’avoir une contribution belge.

  •  Une messe de Mozart sera donnée l’été 2025 à Valcroissant, les répétitions commencent bientôt, initiative de Martine et de Rémy Légaut !
  • Peuvent s’ajouter des initiatives portées par l’un ou l’autre, aidées par le CA naturellement. L’idée d’un parcours légautien entre Paris, Nancy, Rennes, Lyon, Les Granges, ou à Paris-même est excellente, encore faut-il l’incarner. Par ailleurs, il y aura une ou deux manifestation(s) en Espagne, à Madrid ou Barcelone que pilotera Domingo Melero.

Il y a presque 2000 ans, Il aurait dit (je crois qu’Il a dit) « jette le filet » : c’est ce que nous ferons pour garder cette voix unique d’un laïc, marié, père de famille, enraciné dans le Diois et ouvrant à la prise au sérieux d’une vie, à la mission de chacun, à la quête de Jésus sans décor sentimental ou dogmatique.

Nous comptons sur les initiatives qui seront prises pour que ce message continue à aider nombre de ceux qui cherchent.

Francis Bonnefous, Jean-Jacques Chevalier, Anne Seval, Françoise Servigne, Rémy Légaut, Odile Branciard, Dominique Lerch

 


 

Le groupe Légaut aura 100 ans en 2025.

L'Association Culturelle Marcel Légaut fête cet anniversaire.

Appel à contributions pour une journée d'études à Valence le 10 septembre 2025.

Sur la base de trois thématiques (Marcel Légaut ; son groupe et d'autres groupes ; la traversée du XXème siècle et l'orée du XXIème dans l'Église en France ), un appel à contributions est lancé, en vue d’animer une journée d'étude ou un colloque :

  • sur des aspects nouveaux de Marcel Légaut et de son œuvre ;

  • sur son groupe ;

  • sur l'évolution de l'Église catholique romaine durant ce siècle ;

  • sur des groupes situés sur le parvis de l'Église catholique romaine et ayant duré un minimum d'années (30 à 50 ans).

Un projet de communication (15 lignes, en mettant en avant les sources utilisées) sera examiné par le comité scientifique qui bâtira le canevas d'une journée d'étude, le 10 septembre 2025, ou, si la matière est riche, d'un colloque, les 10 et 11 septembre 2025. L'appel est clos le 1er mai 2024.

 1. Voici quelques rappels historiques nécessaires :

À la rentrée 1925, l’agrégé répétiteur Marcel Légaut, du groupe Tala de l’École Normale Supérieure, se rend à l’École Normale de Saint-Cloud pour y faire une méditation. À partir du groupe Tala, naît un autre groupe, le groupe Légaut, qui se réunit au départ autour de Marcel Légaut et de Jacques Perret. Une vie communautaire s’organise à Paris tandis que le turbo-prof qu’est devenu Légaut enseigne en semaine à Nancy puis à Rennes.

Peu à peu, durant les vacances scolaires, le groupe Légaut, devenu mixte, se réunit à Chadefaud-Scourdois. Avec la guerre, après son mariage avec une Orléanaise, Marguerite Rossignol, Légaut s’installe fin 1940 dans un domaine sylvo-pastoral aux Granges-de-Lesches (Drôme). Pendant les étés de 1946 à 1966, le groupe y rejoint Légaut, dans une atmosphère communautaire, éveillée à l’actualité, dans une tradition spirituelle liée au Père Portal et à la crise moderniste. En 1967, le groupe fait l’acquisition d’une magnanerie à Mirmande. En 1990, c’est le décès de Marcel Légaut en Avignon, à son retour d’un cycle de conférences ininterrompu depuis la parution, à partir de 1970, d’ouvrages de spiritualité qui trouvent un écho puisqu’on dénombre 50.000 acquéreurs. Après sa mort, le groupe poursuit son chemin au cours de rencontres à Mirmande, et il célébrera son centenaire en 2025. Il y a donc là la traversée d’un siècle par un groupe qui chemine à côté de l’institution « Église catholique, romaine », durée qu’il convient d’interroger.

2. L’originalité du groupe est, au départ, certaine :

  • le rôle des laïcs y est majeur, Marcel Légaut, sur les conseils du Père Portal, développe avec Jacques Perret, des méditations d’évangile liées au temps liturgique. Très vite se greffent sur ces méditations l’histoire des premiers temps de l’Église, la crise moderniste, l’apport de l’exégèse, la littérature, des témoignages de vie. Dans l’ombre, des ecclésiastiques veillent à relire les exposés (le Père d’Ouince, alors responsable des Études, le Père Racine…). À terme, l’idée de devenir disciple de Jésus dans une religion d’appel se précise.

  • assez vite, le groupe devient mixte : la liberté prise avec les chercheurs et sa mixité le rendent suspect. L’on dispose de l’un ou l’autre document indiquant des « inquiétudes ». Et petit à petit, des familles naissent, des enfants arrivent…

  • une importante production : les écrits de Marcel Légaut, ses « topos » enregistrés par Camille Girard ou Jean-Baptiste Ehrhard puis mis en forme par Xavier Huot aidé par bien d’autres, son épouse Eliane, Guy Sohier. Une ouverture aux préoccupations des chercheurs passant aux Granges ou à Mirmande alimente par ailleurs le groupe.

  • sa structure est simple, repose sur une association loi de 1901, et l’Association Culturelle Marcel Légaut (ACML) est l’héritière de l’Association Christophe Gaudefroy, fondée en 1967.

La durée d’un tel groupe interroge. Certes, aucune provocation de la part de Marcel Légaut ou des membres ne vient défrayer la chronique. Si le contrôle de l’abbé Bethléem s’exerce sur les lectures des catholiques, et relaie la mise à l’Index de nombre d’écrivains français, imperturbablement Légaut lit et fait lire Gide comme Bernanos  Ibsen ou Camus : pièces de théâtre, nouvelles ou romans nourrissent la vie spirituelle. Très peu de prises de position du groupe ou de Marcel Légaut : un appel à « son » Église publiée dans Le Monde en 1989, et annoncée au nonce apostolique, une adhésion de l’ACML au Parvis après le décès de Légaut. Laissant toute initiative aux membres du groupe en fonction de leur mission. Cela n’empêche pas de mettre en lumière certains refus épiscopaux : l’évêque de Rodez interdit à l’abbé Codis d’aller aux Granges ou d’inviter des Aveyronnais à des topos de Légaut, l’évêque de Beauvais lors de l’Appel paru en 1989 dans Le Monde, est hostile à la pensée de Légaut. A contrario, sur la fin de sa vie, Mgr Elchinger, archevêque de Strasbourg, reconnaissait n’avoir pas accordé assez d’importance à des groupes de recherche. Pourtant, son successeur, Mgr Brand, refuse des obsèques religieuses à un membre du groupe Légaut, ex curé d’un village à côté de Wissembourg.

3. Pour une journée d’études, ou un colloque, il s’agit de dégager une thématique.

Il y a d’abord Marcel Légaut. Si presque tout a été écrit sur lui, il convient de faire place à des éléments nouveaux liés à des des sources inexploitées, notamment les archives Légaut déposées à Louvain-La-Neuve. L’exploitation agricole en 1940/1960 dans le Diois : la recherche d’un éditeur pour une œuvre hors-norme ; les rencontres à Brialmont (Belgique) et à Montréal ; la position vis-à-vis de l’Action catholique ; la situation de Légaut dans la galaxie mathématique, son lien à Grothendieck, son socratisme.

Ceci s’inscrit dans un temps long de la vie de l’Église, entre 1925 et 2025, avec un fil rouge, la crise moderniste, sa continuité et ses résurgences, la fécondité du père Portal, le lien avec l’épiscopat ou le nonce. Les récentes ouvertures d’archives au Vatican (l’ère Pie XII est ouverte) pourraient amener des éléments nouveaux. De même, les archives de Boquen devraient permettre de saisir l’attitude de Marcel Légaut dans cette affaire. Le temps long de l’Église justifie à lui seul plusieurs exposés qui permettent d’enraciner l’homme et son groupe.

4. Par ailleurs, il semble nécessaire de déborder le cadre de Marcel Légaut sur quatre aspects :

Aux côtés de Marcel Légaut, il y a un groupe, qui le protège (le Père d’Ouince) ; l’aide matériellement (Marguerite Miolane l’intendante fidèle, Bernard Bœuf, le trésorier ou de Rodez, René Raynal l’ingénieur des Travaux Publics capable d’amener l’eau aux Granges), l’aide à rédiger (Pierre Renevier, Yvonne Masson, Guy Lecomte, Pdt de l'ACML jusqu'en  2005,  Raymond Bourrat), l’écoute. Et une indépendance financière. Toutefois cet engagement dans le groupe n’exclut pas des engagements individuels caritatifs, sociaux, politiques.

La République a fourni un cadre souple pour ce groupe : l’Association Christophe Gaudefroy ou l’Association Culturelle Marcel Légaut (ACML) ne sont pas pensables sans la loi de 1901 sur les associations. Il y a là, presque à l’opposé des polémiques sur la séparation des Églises et de l’État, un espace de liberté à même d’être saisi par des laïcs qui s’appuient sur le droit civil. C’est ici que des comparaisons seraient utiles avec les Amis de Sulivan, Boquen, le Parvis, Plein Jour, Prêtres ouvriers, les Amis de Mounier, La Vie Nouvelle... La question à poser à ces groupes est complexe : pourquoi sa fondation, ses pratiques, son retentissement, sa pérennité, sa durée, son avenir, ses défis… L’exploration de groupes conduits par des anciens du groupe Légaut doit compléter l’éventail : avec Fidélité et Ouverture où l’on retrouve notamment Gérard Soulages et Jacques Perret ; des groupes proches un temps de Légaut (Amis de Rosset) ; un de ses anciens condisciples sédévacantiste, Guérard des Lauriers ; l’engagement, comme responsable de publication des éditions Golias, d’Eugène Weber, traducteur de Drewermann. Il y a là la nécessité d’explorer un arc-en-ciel d’associations, d’en mesurer la durée, d’en garder trace pour les moins exposés aux médias.

5. Par rapport à ces associations , il faut dégager l’identité du groupe Légaut :

  • Une indépendance du lieu par le biais de la location, un accueil aux Granges et ses limites par rapport à l’espace familial, la propriété de la Magnanerie de Mirmande. Tout en laissant place à des extensions : Le Coet ou Gerbeau. 

  • Une indépendance financière du fait de généreux donateurs et de membres réguliers.

  • Une pauvreté des moyens. Sans vouloir changer la société, d’abord s’appuyer, sur la grandeur de l’être humain pour avancer dans la continuité du message porté par Monsieur Portal.

  • Dans l’Église ou sur ses parvis, une position proche de François Roustang et du « troisième homme » titre emprunté à Graham Greene, et la question de l’avenir de l’Église catholique romaine.

  • Une indépendance de recherche et d’accueil, les passages aux Granges comme à Mirmande sont à creuser (avec Gabriel Marcel, Joseph Moingt, Annie Jaubert, Émile Poulat, Geneviève Lanfranchi...), grâce notamment aux journaux internes, Le Montcelet puis Quelques Nouvelles.

  • Un lien avec l’interminable crise modernisme comme le disait Émile Poulat.

  • Un terreau inventif de prières des membres du groupe comme de Marcel Légaut, de Prières d’un croyant à Prières d’hommes.

L'organisation mise en place pour la journée d'étude ou le colloque 2025 :

Le comité scientifique est composé de : Étienne Fouilloux (professeur honoraire à Lyon en Histoire contemporaine) ; Gilles Damamme (maître de conférences honoraire à Caen) ; Benoît Charenton (directeur des archives de la Drôme) ; Charles Mercier (professeur d’histoire contemporaine à Bordeaux) ; Dominique Lerch (chercheur associé à Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines-Orsay).

Le comité scientifique est aidé par un comité d’organisation qui est composé de Domingo Melero (responsable de l’association Marcel Légaut en Espagne, AML) et de Francis Bonnefous (président de l’association culturelle Marcel Légaut, ACML) avec le conseil d’administration de l’ACML.

Un lieu : une salle des archives départementales de la Drôme nous accueillera en septembre 2025. Il s’agit d’un choix naturel vu l’implantation dioise de Marcel Légaut (Valcroissant, les Granges, Lesches-en-Diois, Mirmande). 

Des finances garantes de l’indépendance de l’action

L’ACML prend en charge les déplacements des intervenants (Québec, Belgique, Espagne, Suisse) et de leur séjour. Sous réserve de l’avis du comité scientifique, seront publiés les actes de cette journée d’études ou de ce colloque.

Vincennes, le 24 Mars 2023

Dominique LERCH

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