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  • Octobre 2010. Au carmel de la Paix à Mazille, rassemblement des représentants des groupes Légaut. Les premières feuilles mortes s’agglutinent contre l’ermitage Marcel Légaut. Marcel Légaut, un moine ? un prêtre ? Non, un « laïc au coeur de moine ».
  • Chaque jour, les soeurs de Mazille rassemblées dans l’église (une heure de silence le matin et le soir). « La soif. L’attente, même si rien ne se passe. Avidité. Présence. » Une tension, un silence impressionnant. Pour quel rendez-vous ?
  • Les moines de Tibhirine (ou d’ailleurs) : tout ce temps voué au silence, au recueillement et donc à ne rien faire qu’à être là, alors qu’il y a tant à faire.
  • « Marcel Légaut, vous êtes un homme marié, père de six enfants. Ce matin, je vous ai trouvé à la Trappe. Il y a là quelque chose d’exceptionnel. Depuis combien de temps ? »… « J’ai commencé en 1928… » (Intériorité et engagement, Aubier, p. 74)
  • Eté 1931. Réunion des groupes à Chadefaud. « Il est difficile de se recueillir quand on mène ordinairement une vie dispersée. Et pourtant, c’est dans le recueillement que l’âme fait les plus grands progrès. » (paroles recueillies à Chadefaud).
  • Le recueillement : du temps gaspillé ? Un luxe ? Une fuite ? Un besoin ?
  • Une activité concrète où le corps est convoqué à ne rien faire ?
  • Décembre 2010 (Interview fictive). « Marcel Légaut, pour vous, le recueillement, qu’est-ce que c’est ? Vous en parlez de telle manière qu’on se demande si, privé de cette « activité » à vos yeux essentielle, vous seriez devenu celui que vous êtes ? Peut-on donner une définition, à moins qu’il ne faille pas trop en dire de peur d’obstruer la source par des concepts, des théories ? » Réponse de Marcel Légaut : « L’essentiel ne s’enseigne pas. A vous de voir à vos risques et périls… »

Francis Bonnefous